"Je veux pas apprendre à me battre. J’ai pas envie papa, pourquoi j’ai pas le
choix ? Des claques, des balayettes, des coups de poing, des manchettes qui répondent à des claques, des balayettes, des coups de poing, des manchettes. À quoi ça sert tout ça ? Papa m’a dit cent fois d’être un homme, et d’agir comme un homme. Oui mais papa, lequel ? Je veux pas être comme Vincent, n’être fait que de bruits, de cris et de colère. Pourquoi tu m’apprends pas les mots, plutôt ? Les mots qui soulagent, les mots qui apaisent, je voudrais avoir les mots qui soignent, ceux qui ne laissent pas seul. Ceux qui ne me viennent pas quand les choses vont trop loin : « Arrêtez, maintenant, arrêtez,
c’est trop. » C’est ces mots-là papa, que tu dois me donner la force de dire. Je sais qu’il n’est pas fier de moi mon père, qu’il voudrait qu’je sois différent. "
À seulement 13 ans, quand on vit seul avec un père qui refuse votre homosexualité, et quand les gros bras du collège vous mettent en miettes dès qu'ils en ont l'occasion, on n'a qu'une envie : en finir au plus vite.
56 pages suffisent à Antoine Dole pour dénoncer l'homophobie et la violence qu'elle entraine. En seulement 56 pages, pour un peu que vous soyez aussi sensible que moi, les larmes vous monteront aux yeux. Devant la cruauté de ses camarades de classe, le sentiment de rejet que lui insuffle son père et malgré la petite main tendue par son amie Sarah, on est forcément touché. De plus, l'histoire est racontée par le narrateur de 13 ans, ce qui implique des mots simples, de la vie courante, donnant encore plus de réalisme au texte.
Une nouvelle courte mais puissante, simple mais bouleversante, à lire tout simplement.
Éditions Sarbacane
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