vendredi 27 juin 2014

Ici et maintenant, Ann Brashares

"Je me rappelle ce que j'ai pensé lorsque j'ai enfin eu le courage de le regarder au lieu de fixer mes chaussures, vers la fin de l'année : "Tu n'as traversé aucune épreuve. Tu penses que le monde est beau.'' "

           Prenna vient d'un futur ravagé par la peste du sang, ses deux jeunes frères, comme beaucoup des habitants de son monde ont été emporté par cette maladie transmise par les moustiques. Pour survivre, Prenna, sa mère et ceux en bonne santé sont retournés dans le passé. Leur communauté doit rester secrète, les règles sont strictes et les dirigeants sans pitié. Toute relation avec les natifs du présent est à proscrire, pourtant... Ethan est si gentil, si compréhensif, comme s'il savait tout, mais n'est-ce pas trop dangereux de tomber amoureuse ?

          Juste : Waaaw ! Ce livre est parfait ! Et pas seulement parce que la couverture est sublime, non, ce livre est parfait car le style d'écriture est bien vivant, les personnages sont très attachants, et l'histoire est à la fois tellement palpitante, réaliste, différente et saisissante...
Palpitante parce que le suspense est présent dans chaque page, parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver à nos deux héros.
Réaliste parce que, même si pour une fois, il est question d'une vision du futur pire que pessimiste, les problèmes qu'ont rencontré Prenna et ses amis sont dus en partie à cause du réchauffement climatique, de nos actes dégradants sur notre planète, de nos gaspillages, de notre petit confort exagéré et du fait qu'on en ait conscience mais qu'on ne se bouge pas !
Différente parce que, même s'il est question d'amour impossible entre deux ados et que l'héroïne doit sauver le monde, le fait de montrer un futur pessimiste à cause de nos actes quotidiens change des futurs merveilleux où la technologie est partout, la téléportation banale, les maladies inexistantes et du ''tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles''.
Et Saisissante parce que les personnages sont attachants, proches de nous, adolescents rebelles et insouciants, et qu'on se sent visé par le texte parce que NOUS sommes les acteurs de ce futur possible.

Il va s'en dire que je recommande fortement et sans hésiter ce livre parfait !



samedi 21 juin 2014

Qui es-tu Alaska ? John Green

"Sur ce, elle a allumé une cigarette et elle a tiré dessus si fort et si longtemps que j'ai cru tout le machin fumé en une bouffée. Puis elle a recraché la fumée et a lu à voix haute :
- "Il fut bouleversé par la révélation éblouissante que la course folle entre sa maladie et ses rêves touchait en cet instant même à sa fin. Le reste n'était que ténèbres.
- Nom de Dieu, soupira-t-il. Comment sortir de ce labyrinthe ?
" "


        Miles, dit le Gros, 16 ans, part faire ses études à Culver Creek en pensionnat. C'est là qu'il rencontre le Colonel, Takumi, Lara et Alaska. Colonel, de son vrai nom Chip Martin, n'est pas seulement son copain de chambre, il est aussi le deuxième plus grand stratège en blagues que le lycée a connu depuis longtemps ! Et le premier, ou plutôt la première grande stratège n'est autre que la belle et (très) mystérieuse Alaska. À eux cinq, ils feront les meilleures blagues de Culver Creek, entre les cours, les pauses clopes, et l'alcool... Jusqu'à ce que...BOUM. Tout s'écroule.



      Après avoir lu et apprécié Nos étoiles contraires, j'ai attaqué sans hésiter ce roman sorti en 2005. Et je ne regrette pas ! John Green manie les mots avec une telle justesse qu'on se retrouve submergé par les émotions, tantôt riant, tantôt au bord des larmes.
         Les personnages sont tous appelés par des surnoms : le Gros, le Colonel, Takumi, l'Aigle, le Vieux, et ce tout au long du roman, jusqu'à ce qu'on oublie presque leur vrai prénom, et leur identité propre. Ainsi, leur histoire devient l'histoire de tout-le-monde et personne.  Des jeunes qui fument, boivent, aiment, rigolent et vivent. Jusqu'à ce que l'un d'eux prennent le volant en état d'ivresse et meurt. Et encore une fois, Green traite le sujet aussi délicat soit-il avec adresse. Les grandes questions de la mort, de l'après, du sens de la vie, du deuil sont posées et quelques morceaux de réponses sont apportés.


À lire pour se divertir, ou pour réfléchir !




dimanche 8 juin 2014

Divergente 2, Veronica Roth

"J'ai découvert que les gens sont constitués de multiples couches de secrets. On croit les connaître, les comprendre, mais leurs motivations nous restent toujours cachées, enfouies au fond de leur cœur. On ne peut jamais savoir qui ils sont vraiment. Mais on peut parfois décider de leur faire confiance."





         Tris, Tobias et leurs camarades doivent faire face aux Érudits dans une guerre entre factions. Alliances, coups bas, sang, meurtres, révélations, amour et cœurs brisés sont au programme. Tris doit se montrer toujours plus courageuse pour faire face à ses ennemis et protéger ses amis.

         Un deuxième tome rempli de rebondissements inattendus, le suspense est bien maintenu. On a envie de lire la suite pour comprendre, parce qu'on veut savoir ce qui arrive à Tris qui n'a que 16 ans, (on aurait tendance à l'oublier facilement !) Tobias et les autres, mais j'ai trouvé que sang et larmes étaient un peu trop présent. D'un autre côté, Veronica Roth nous renvoie une image de l'Homme on ne peut plus vraie : se détruire pour le pouvoir. Les mensonges, les gentils, les neutres, les méchants, les alliances, les attentats...Un schéma qui se reproduit encore trop souvent dans notre société actuelle.
      
       Malgré tout, l'auteur parvient à nous faire vibrer au même rythme que Tris, tantôt les larmes aux yeux devant tant de cruauté, tantôt riant de tout et de rien.


À lire en méditant sur les paroles de chacun des personnages.

dimanche 1 juin 2014

À copier 100 fois, Antoine Dole

"Je veux pas apprendre à me battre. J’ai pas envie papa, pourquoi j’ai pas le
choix ? Des claques, des balayettes, des coups de poing, des manchettes qui répondent à des claques, des balayettes, des coups de poing, des manchettes. À quoi ça sert tout ça ? Papa m’a dit cent fois d’être un homme, et d’agir comme un homme. Oui mais papa, lequel ? Je veux pas être comme Vincent, n’être fait que de bruits, de cris et de colère. Pourquoi tu m’apprends pas les mots, plutôt ? Les mots qui soulagent, les mots qui apaisent, je voudrais avoir les mots qui soignent, ceux qui ne laissent pas seul. Ceux qui ne me viennent pas quand les choses vont trop loin : « Arrêtez, maintenant, arrêtez,
c’est trop. » C’est ces mots-là papa, que tu dois me donner la force de dire. Je sais qu’il n’est pas fier de moi mon père, qu’il voudrait qu’je sois différent. "


         À seulement 13 ans, quand on vit seul avec un père qui refuse votre homosexualité, et quand les gros bras du collège vous mettent en miettes dès qu'ils en ont l'occasion, on n'a qu'une envie : en finir au plus vite.

          56 pages suffisent à Antoine Dole pour dénoncer l'homophobie et la violence qu'elle entraine. En seulement 56 pages, pour un peu que vous soyez aussi sensible que moi, les larmes vous monteront aux yeux. Devant la cruauté de ses camarades de classe, le sentiment de rejet que lui insuffle son père et malgré la petite main tendue par son amie Sarah, on est forcément touché. De plus, l'histoire est racontée par le narrateur de 13 ans, ce qui implique des mots simples, de la vie courante, donnant encore plus de réalisme au texte.

          Une nouvelle courte mais puissante, simple mais bouleversante, à lire tout simplement.


Éditions Sarbacane