samedi 31 mai 2014

Divergente, Veronica Roth

" Le lendemain matin, je n'entends ni le réveil, ni le frottement des pieds sur le carrelage, ni les conversations des autres novices pendant qu'ils se préparent. Je ne réagis que quand Christina me secoue l'épaule d'une main en me tapotant la joue de l'autre. Elle a déjà enfilé un blouson noir, fermeture Éclair remontée jusqu'au menton. Si le combat d'hier lui a laissé des bleus, ça ne se voit pas sur sa peau sombre.
- Allez, me lance-t-elle.  À l'attaque ! "

         Tris vit dans un monde où les gens sont divisés en 5 factions selon leur caractère : audacieux, altruiste, érudit, sincère ou fraternel. L'année de ses 16 ans, elle doit choisir la faction où elle passera le reste de sa vie après le test d'aptitude. Mais les résultats donnent altruiste, audacieux et érudit au lieu d'un seul et unique résultat. Elle est divergente. Et risque donc de se faire tuer si un leader l'apprend.

          Encore une trilogie bien prometteuse ! Ce tome, peut-être un peu long à démarrer, se révèle carrément addictif ! Tris atterrit chez les Audacieux et pendant la période d'initiation, elle ne se fera pas que des amis. L'héroïne est quasiment tout le temps confrontée au danger, un amour impossible s'ajoutera à ses tourments (Que serait un roman si le héros ou l'héroïne n'était pas amoureux ?), ainsi qu'un petit projet de guerre...

Suspense, passion, adrénaline sont les maîtres mots de ce tome, mais aussi violence et méfiance.

        Veronica Roth nous montre, à travers cette trilogie, l'être humain sous tous les angles, bons comme mauvais. Bons parce que Tris est soutenue par ses amis, sait faire preuve de courage et d'intelligence, mais aussi mauvais parce que les Érudits déclenchent une guerre pour assouvir leur soif de pouvoir, et tous les moyens sont bons pour arriver à leur fin.
Les notions de solidarité, de bravoure et d'entraide sont opposées à l'égocentrisme, la violence et la cruauté.

Une trilogie du même genre qu'Hunger Games, et du même niveau !

"Différente. Déterminée. Dangereuse." Et même : Envoûtante, Passionnante et Addictive.

vendredi 23 mai 2014

Comme des images, Clémentine Beauvais

       "Ce que je comprends alors : on ne s’aime pas les uns les
autres. Ou du moins, pas souvent. On s’utilise pour des
questions de dignité ; pour que l’image qu’on renvoie aux
autres soit la même que celle qu’on a de nous-mêmes.
Léo était la fierté de Tim tout comme Tim était celle
de Léo ; quand Léo l’a laissé tomber, il l’a perdue elle,
et donc sa fierté avec. Il n’était plus lui mais une chose ;
plus une personne mais une image.
       Voilà pourquoi il lui a fait ça, en vérité ; parce qu’il
voulait qu’elle non plus ne soit plus elle mais une chose,
plus une personne mais une image.
"
      
         Léopoldine et Timothée sortaient ensemble depuis la quatrième. Autant dire qu'il s'en est passé des choses entre eux, et que lorsque deux adolescents fous amoureux sont séparés pendant trois longues semaines, il faut trouver un moyen de remédier au manque. Et Léopoldine l'a trouvé ce moyen : envoyer une vidéo coquine à sa moitié. Mais quand Léo quitte Tim pour Aurélien, la vidéo se retrouve sur internet... Iseult, sa jumelle et la narratrice, la meilleure amie de Léo, font de leur mieux pour surmonter cette honte dans le lycée Henri IV.

       Comme des images de Clémentine Beauvais est bien plus qu'un simple roman : à travers l'histoire de ces personnages on ne peut plus réel, l'auteure nous rappelle les dangers du web. Dans ce monde où le virtuel est partout, les apparences sont souvent trompeuses, et la mésaventure de Léopoldine nous fait bien comprendre qu'il faut y réfléchir à deux fois avant d'envoyer, d'écrire ou de poster quoique ce soit sur la Toile.
        Mais Internet n'est pas le seul décor de ce roman : le prestigieux lycée Henri IV fait également partie de l'histoire. Dans cet établissement fréquenté par les "filles et fils de", la compétitivité qu'on y trouve en raison des attentes de la société et de la pression exercée par les parents ou les autres est aussi dénoncée. Tout comme le mal être de certains lycéens, les problèmes d'ados, de jumelles, de personnalités : sommes nous vraiment qui nous sommes ? 

       Le récit écrit avec un langage courant, jeune, parlé et par une narratrice dont on ne connait pas le prénom permet une immersion totale du lecteur au cœur de l'histoire. Ainsi, on se retrouve dans la peau de la meilleure amie de Léo, qui s'avère être beaucoup moins amicale qu'elle n'y parait, tandis qu'Iseult sa jumelle, fragile et solitaire subit littéralement cette honte suprême.

       Un sujet délicat qui fait de ce livre une petite merveille, il va  donc s'en dire que je le conseille fortement !


Éditions Sarbacane, Collection Exprim'


samedi 17 mai 2014

Phænix, Les cendres de l'oubli, Carina Rozenfeld

"Mais le voilà qui arrive, sa haute silhouette toujours noyée dans l'éclat aveuglant de la lumière.
- Tu es revenue, chuchote-t-il.

Je fais un pas vers lui.
- Où ?
- Chez toi."

           Anaïa, 17 ans passés, parisienne d'origine, musicienne et passionnée de théâtre, a déménagé dans le Var l'été précédant sa rentrée à la fac. Jeune étudiante sans histoire ayant retrouvé sa copine de vacances Garance, elle rencontre alors deux séduisants garçons. Et c'est une avalanche d'énigmes qui s'abat sur la belle rousse : d'abord, ce rêve qui revient sans cesse, puis ces grains de beauté qui apparaissent sur la paume de sa main gauche, et ces phrases sibyllines, ces regards remplis de sous-entendus de la part d'Eidan et d'Enry. Le seul moyen de connaître la réponse à toutes ces questions, c'est de souvenir. Mais se souvenir de quoi ?

          Ce premier tome de la courte série Phænix de Carina Rozenfeld est une réussite ! Un style simple et raffiné, une histoire hors du commun, des personnages attachants qui vous emmènent dans un monde à la fois irréel et en même temps si ordinaire. Le récit écrit à la première personne du singulier et raconté par une jeune fille qui se croyait normale, permet aux lectrices de s'identifier à l'héroïne sans problèmes, et du coup, au bout de deux pages, on se retrouve plonger dans l'histoire.

          Une histoire d'amour, de la musique, du fantastique : un cocktail parfait ! Je n'ai plus qu'à acheter le second tome et vous recommander cette saga !

dimanche 11 mai 2014

En attendant Godot, Samuel Beckett

"- Allons-nous-en.
- On ne peut pas.
- Pourquoi ?
- On attend Godot."
           Vladimir et Estragon attendent en vain Godot. On peut réellement résumer cette pièce de théâtre avec cette unique phrase.

           Ce livre fait partie de ceux que je dois lire pour le lycée. Et même si l'histoire n'est pas palpitante, je pense qu'il y a pire. Les deux personnages pourraient être n'importe qui, le lieu pourrait être n'importe où, l'histoire pourrait arriver n'importe quand. Mais il y a un petit quelque chose, un petit brin d'humour qui permet de terminer le livre. J'ai commencé à lire cette pièce avec une amie, et il faut avouer que c'est bien plus drôle de jouer ce texte, que de le lire, pour un peu que votre amie soit aussi folle que vous !

Alors je n'irais pas jusqu'à le recommander, mais s'il vous tombe dans les mains, vous pourriez l'apprécier !

Les chevaliers d'Émeraude, Anne Robillard

Et voici que le dernier des douze tomes de cette série touche à sa fin...

        Je ne vous ai pas fait un résumé de chaque tome tout simplement parce que dès que j'en finissais un, je commençais l'autre ! Et aussi parce que je ne voulais pas trop en dévoiler. Et je ferais la même chose pour cette ''conclusion'' : je donnerai juste mon point de vue.

       Douze tomes, ça commence à faire beaucoup, alors certes, on a l'impression que l'histoire n'avance pas par moment, à cause des rappels des tomes précédents, mais pourtant, on a envie d'aller jusqu'au bout. L'auteur réussit à nous maintenir en haleine avec des rebondissements surprenants. Et puis, à chaque page qui se tourne, on s'attache un peu plus aux personnages : drôles, braves, sensibles, responsables, amoureux... Et aucun n'est laissé de côté, c'est ce que j'ai apprécié, car l'histoire principale continuait d'avancer, et pourtant, nous connaissions le destin de chacun.

       La fin du tome 12 pourrait être suffisante, mais si vous êtes réellement mordu de cette saga, Les héritiers d'Enkidiev (7 tomes) racontent la suite des évènements.

Pour ma part, j'ai adoré les 12 tomes des Chevaliers d'Émeraude aux côtés de Kira, Wellan et les autres, mais je me contenterai du dénouement de la première série.